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LÉON TOLSTOÏ

cette lettre, il est, en tout cas indispensable que des idées et des désirs semblables agitaient alors son âme et donnaient son orientation à sa vie. Comme nous le savons par son récit, cette tentative de Léon Nikolaievitch fut infructueuse. Et il n’en pouvait être autrement. La sincérité de L.-N. Tolstoï ne pouvait supporter le rôle de bienfaiteur de ses esclaves, c’est-à-dire d’hommes blessés dans ce qu’il y a de plus précieux pour l’homme : la dignité morale.

Léon Nikolaievitch ne put supporter cette contradiction (être froid et sévère, comme le lui disait sa tante, lui était impossible), et, à la première occasion, il renonça complètement à cette vie. Après avoir vécu tout l’été à Iasnaia Poliana, à l’automne de cette même année 1847 il partit à Pétersbourg, et là, au commencement de 1848, il passa l’examen de licencié en droit.

« En 1848, dit-il dans son article sur l’Éducation et l’Instruction, Je passai l’examen de licencié à l’Université de Pétersbourg ; je ne savais absolument rien et me suis préparé à l’examen en huit jours, ne dormant pas la nuit. J’obtins des notes suffisantes pour la licence de droit civil et de droit criminel, n’ayant pas travaillé chaque matière plus d’une semaine. »

À Löwenfeld, Léon Nikolaievitch parla ainsi de cette époque :

« Il m’était très agréable de vivre à la campagne avec ma tante Ergolskï, mais le désir vague de