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LÉON TOLSTOÏ

manger, où j’ai déjà un royalino, que j’ai loué ; un salon meublé de divans, chaises et tables en bois de noyer et couverts de drap rouge, et orné de trois grandes glaces ; un cabinet où j’ai ma table à écrire, mon bureau et mon divan qui me rappelle toujours nos disputes au sujet de ce meuble, et une chambre assez grande pour être chambre à coucher et cabinet de toilette et par-dessus tout cela une petite antichambre.

« Je dîne à la maison avec des stchï[1] et du kacha[2], dont je me contente parfaitement. Je n’attends que les confitures et la nalivka[3], pour avoir tout selon mes habitudes de la campagne.

« J’ai un traîneau pour quarante roubles argent ; c’est un pochevni, une espèce de traîneau très à la mode. Serge doit savoir ce que c’est ; j’ai acheté tout l’attirail pour l’attelage que j’ai pour ce moment très élégant[4]. »

Évidemment sa tante craint beaucoup pour sa conduite à Moscou, lui donne des conseils et tâche de le préserver des mauvaises connaissances, puisque dans la lettre suivante il lui écrit :

« Pourquoi êtes-vous tellement montés contre Islénieff, — si c’est pour m’en détourner — c’est inutile puisqu’il n’est pas à Moscou. Tout ce que vous dites au sujet de la perversité du jeu est très

  1. Sorte de soupe aux choux.
  2. Plat de gruau russe.
  3. Sorte de liqueur.
  4. Lettre en français dans l’original.