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VIE ET ŒUVRE

vrai et me revient souvent à l’esprit, c’est pourquoi je crois que je ne jouerai plus. « Je crois », mais j’espère bientôt vous dire pour sûr :

« Tout ce que vous dites de la société est vrai, aussi comme tout ce que vous dites dans vos lettres — primo parce que vous écrivez comme Mme de Sévigné, et secundo parce que je ne puis, selon mes habitudes, disputer. Vous dites aussi beaucoup de bien sur ma personne. Je suis convaincu que les louanges font autant de bien que de mal. Elles font du bien parce qu’elles maintiennent dans les bonnes qualités qu’on loue, et du mal parce qu’elles augmentent l’amour-propre. Je suis sûr que les vôtres ne peuvent que me faire du bien, pour la raison qu’elles sont dictées par une amitié sincère — cela va sans dire autant que je le mériterai.

« Je crois les avoir méritées pendant tout le temps de mon séjour à Moscou, je suis content de moi[1]. »

Il vient parfois à Iasnaia, d’où, de nouveau, en mars 1851 il part à Moscou. En rentrant de ce voyage il écrit dans son journal que le but de son voyage à Moscou était triple : le jeu, le mariage et la recherche d’un emploi, et aucun de ces buts n’était atteint. Pour le jeu, il ressentit alors du dégoût, comprenant toute la bassesse de cette occupation ; le mariage il l’ajournait, faute d’un au moins des trois motifs du mariage : amour, raison, destinée.

  1. Lettre en français dans l’original.