le fit revenir en Russie. Pour sa participation active dans l’internement, le jugement et l’exécution du tsarévitch, accomplis par ordre du tsar, avec le concours de Roumiantzev, d’Ouchakov, de Boutourline[1], Tolstoï fut récompensé par des terres et mis à la tête de la chancellerie secrète qui, à cette époque, avait beaucoup de besogne, à cause du bruit et des émeutes provoqués dans le peuple par le sort du tsarévitch Alexis. À dater de ce moment Tolstoï devint « persona grata » du tsar.
L’affaire du tsarévitch Alexis le rapprocha aussi de l’impératrice Catherine, et le jour de son couronnement, le 7 mai 1724, il reçut d’elle le titre de Comte.
À la mort de Pierre le Grand, Pierre Andréievitch Tolstoï avec Menchikov contribua énergiquement à l’avènement de Catherine ; aussi jouit-il auprès d’elle d’une grande faveur. Mais avec l’avènement de Pierre ii, fils du tsarévitch Alexis, tué, sa disgrâce était inévitable. Malgré son grand âge, 82 ans, P.-A. Tolstoï fut déporté à la mer Blanche, au couvent Soloviétzki, où il vécut peu de temps et mourut en 1729.
Le journal du voyage de Tolstoï à l’étranger en 1697-1699 a été conservé. C’est un spécimen caractéristique des impressions des Russes, au temps de Pierre le Grand, quand ils venaient en Europe occidentale. En outre, P.-A. Tolstoï composa, en
- ↑ A. Roumiantzev, lettre à D.-I. Titov. L’étoile Polaire, no iv, édition Herzen. Londres, 1857.