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VIE ET ŒUVRE

journal nous savons qu’il était à Moscou dès le 17. Le 22, il part pour quelques jours à Pétersbourg.

Le récit de Tolstoï, Lucerne, du Journal du prince Nekhludov, publié comme nous l’avons déjà dit dans le no de septembre du Sovremennik, ne fut pas compris de la critique et passa presque inaperçu. Le silence de la critique était la preuve directe et très nette de son esprit de coterie et de son étroitesse. En général, depuis 1857 jusqu’à 1861, comme l’a observé Zélinskï, qui a édité le recueil des articles critiques sur Tolstoï, malgré toutes ses recherches il n’a trouvé pour ces années ni critiques ni notes sur les œuvres de Tolstoï, bien que pendant cette période il ait donné des œuvres aussi remarquables que la Jeunesse, Lucerne, Albert, Trois morts, et le Bonheur conjugal.

Cette indifférence de la critique n’échappa point à Léon Nikolaievitch, et à son retour de Pétersbourg, en octobre 1857, il note dans son journal :

« Pétersbourg d’abord m’a attristé, ensuite m’a donné de la satisfaction. Ma réputation a beaucoup perdu de sa popularité, ce qui m’avait fort attristé. Mais maintenant je suis tranquille, je sais que j’ai à dire quelque chose et que j’ai la force de le dire très haut. Quant au public il peut dire ce qu’il veut. Mais il faut travailler beaucoup, dépenser toutes ses forces, alors… qu’ils crachent sur l’autel. »

Le 30 octobre, Tolstoï était de retour à Moscou. Pendant son séjour dans cette ville il voyait sou-