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VIE ET ŒUVRE

doit être à Nikolskoié ! Laissez-le et ne le lâchez pas. Moi aussi je veux aller chez vous. Tourgueniev est parti pour Vintzig jusqu’au mois d’avril, soigner sa vessie. Que le diable l’emporte ! Ça m’embête à la fin de l’aimer. Il ne guérira pas sa vessie et il nous prive de sa société.

« Ensuite, au revoir, cher ami. Si avant mon arrivée il n’y a pas un poème, je l’extirperai de vous.

« Votre : Cte L. Tolstoï. »

« Quelle Pentecôte hier ! Quel service ! Des lilas fanés, des cheveux blancs, l’indienne cramoisie et le soleil chaud ! »

Après il écrit encore :

« Ouais ! petit oncle ! Ouais ! D’abord on n’entend rien de vous malgré le printemps arrivé, et vous savez que tous pensent à vous, et que moi, comme Prométhée, je suis attaché à un rocher, et tout de même j’ai soif de vous voir et de vous entendre. Au moins si vous veniez vous-même ou m’invitiez instamment chez vous.

« Et, deuxièmement, vous avez séquestré un frère et un très bon frère, Firducie. Je pense que la principale coupable c’est Marie Pétrovna, que je salue très bas et à qui je demande de me rendre mon propre frère. Sans plaisanterie, il a fait dire qu’il viendra cette semaine. Droujinine viendra aussi. Venez aussi, cher oncle. Votre L. Tolstoï[1]

  1. A. Fet. Mes Souvenirs. Première partie, p. 242.