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LÉON TOLSTOÏ

Après les travaux d’été à la campagne, nous voyons Léon Nikolaievitch s’occuper des affaires publiques.

En l’automne 1858, eut lieu à Toula, du 1er au 4 septembre, une assemblée des gentilshommes de toute la province, à l’effet d’élire des représentants au Comité provincial de Toula, pour l’amélioration du sort des paysans, et cette assemblée, — cent cinq gentilshommes — remit au maréchal de la noblesse de Toula, pour être soumis à la discussion du Comité provincial, le libellé suivant :

« Nous soussignés, en vue de l’amélioration du sort des paysans, de la garantie des propriétés des seigneurs, et de la sécurité des uns et des autres, nous croyons nécessaire d’émanciper les paysans en leur donnant en possession héréditaire une certaine quantité de terre, et en échange de la terre concédée, le seigneur reçoit une indemnité en argent, de bonne foi, grâce à une mesure financière quelconque n’entraînant avec elle aucuns rapports obligatoires entre le paysan et les propriétaires, rapports que la noblesse propose de faire cesser. » (Suivaient les signatures de cent cinq gentilshommes de Toula parmi lesquels avait signé : « Le propriétaire du district de Krapivna, comte L.-N. Tolstoï[1]. »

Revenons aux Souvenirs de Fet.

« Depuis mon départ de Moscou, avec ma femme, en automne 1858, raconte-t-il, L.-N. Tolstoï a

  1. Sovremennik, 1858, volume 72, page 300.