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VIE ET ŒUVRE

informer, cher Afanassi Afanassievitch, que ces jours-ci, vers le 18 ou le 20, je pars à la chasse à l’ours. Dites à Tolstoï que j’ai acheté une ourse et deux oursons (d’un an) et que s’il désire être de la partie qu’il vienne le 18 ou le 19 à Volotchok, tout droit chez moi, sans cérémonie, que je l’attends à bras ouverts. Une chambre l’attendra. S’il ne veut pas, je vous demande de m’en informer. Je crois que la chasse aura lieu le 19, alors il sera mieux, et même nécessaire, d’être là le 18. Si Tolstoï désire ajourner au 21, informez-m’en. On ne peut tarder davantage. »

« Pour être plus sûr, un piqueur réputé pour la chasse à l’ours, Ostachkov, se rendit chez les Tolstoï. Son apparition parmi les chasseurs ne peut être comparée qu’à l’immersion d’un fer rouge dans l’eau. Tous clamaient, faisaient du bruit. Comme on avait recommandé à chaque chasseur à l’ours d’avoir deux fusils, le comte L. Tolstoï me demanda de lui prêter mon fusil allemand à tir double, destiné au plomb. Le jour convenu, nos chasseurs (Léon Nikolaievitch et Nicolas Nikolaievitch) sont partis par la gare Nicolas. Je rapporterai très fidèlement ce que j’ai entendu de Léon Nikolaievitch lui-même et de ses camarades de chasse qui l’accompagnaient.

« Quand les chasseurs, chacun avec deux fusils chargés, eurent été placés le long du champ qui coupait la forêt, on leur recommanda de piétiner sur le plus grand espace possible, autour d’eux, la