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CHAPITRE IV


LE MARIAGE. — REVUE DES ŒUVRES DE L.-N. TOLSTOÏ



Malgré l’énorme succès de son œuvre pédagogique, Léon Nikolaievitch ne pouvait en être entièrement satisfait. En dépit de la majesté de cet édifice si merveilleusement construit, il craignait pour la solidité de sa base. Pour lui, cette base n’existait pas. Son esprit d’analyse ne lui permettait pas de se fier à des fondations fragiles ; et il ne trouvait rien de solide.

C’est ce mécontentement qu’il exprime par les paroles suivantes de ses Confessions, qui se rapportent à cette période :

« Il me semblait que j’avais appris cela à l’étranger, et, armé de toute cette sagesse, l’année de l’émancipation des paysans, je suis retourné en Russie. Là, tout en occupant les fonctions d’arbitre territorial, je me suis mis à instruire le peuple ignorant, dans les écoles, et les gens instruits dans la revue dont je commençai l’édition. Il me semblait que l’affaire marchait bien ; mais je sentis que je n’étais pas intellectuellement tout à fait bien