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Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/348

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LÉON TOLSTOÏ

te causent point de soucis, que les hôtes ne soient pas désagréables, que toi-même sois bien portante, que rien n’arrive, que… tout ce que je fasse soit bien, de même pour toi, et alors tout ira au mieux. »

Et le 13 juin, du village Mannanka, il écrit :

« Je voulais t’écrire d’Odoiev, mais nous avons pris par Mannanka, d’où je t’écris. Nous sommes chez Vladimir Akhimitch. Il nous a reçus admirablement. Tout à l’heure, je suis allé chez les vieux croyants. C’est moins intéressant que je ne pensais. Nous marchons très bien. Ma santé est bonne. Je dors dans la journée et la nuit. Vladimir Akhimitch a insisté pour nous amener en voiture. J’écris chez lui. La chambre est pleine de monde, c’est pourquoi ma lettre est mal bâtie et courte. Je la terminerai à Belev, si je le puis. Dieu fasse que chez nous tout aille bien[1]. »

Nous emprunterons au récit de S. P. Arbouzov la description du séjour de Tolstoï au couvent Optina Poustine.

« À six heures du soir, nous arrivâmes au couvent. La cloche du souper sonna, et, avec nos besaces sur le dos, nous entrâmes dans le réfectoire. On ne nous laissa pas pénétrer dans le réfectoire des voyageurs, on nous plaça dans celui des mendiants. Je regardai le comte. Il n’était nullement gêné par ses voisins ; il mangeait avec plaisir, et trouvait le kvass très bon. Après le souper, nous allâmes coucher dans l’hôtellerie de troisième classe. Mais le moine, nous voyant en lapti, ne nous

  1. Archives de la comtesse Tolstoï.