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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/118

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chapitre sixième

din botanique situé sur la rive occidentale du Schuylkill ; il était né en 1739. Tous les botanistes connaissent les résultats de ses patients travaux et ses voyages de découvertes, dans ces temps primitifs, à travers les solitudes dont aujourd’hui se composent les États du Sud-Est. Un écrivain qui lui rendit visite chez lui s’exprime ainsi :

« Arrivé au jardin du botaniste, nous fûmes reçus par un vieillard armé d’un râteau et sarclant une platebande de tulipes. Il portait un chapeau à larges bords tombant sur les yeux ; sa chemise de grosse étoffe se voyait autour de son cou, car il n’avait pas de cravate ; son gilet et ses culottes étaient en peau, et ses souliers attachés simplement avec des cordons de cuir. À notre approche, il cessa son travail et se mit à causer avec la noblesse et l’aisance d’un gentilhomme accompli. Sa physionomie portait à la fois l’empreinte de la douceur et du bonheur. C’était le botaniste, le voyageur et le savant que nous étions venus voir. »

William Bartram donna des encouragements importants au professeur écossais Alexandre Wilson, qui avait si peu d’amis à l’époque où il préparait pour la presse son Ornithologie américaine. Ce pacifique botaniste mourut dans sa maison bien-aimée en 1823, quelques instants après avoir fait la description d’une plante, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.

Alexandre Wilson, n’ayant pas assez d’argent pour réaliser son grand dessein, travailla et souffrit de corps et d’esprit pendant bien des années, jusqu’au moment où ses patients efforts lui valurent le succès qu’ils méri-