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CHAPITRE SEPTIÈME

DE PHILADELPHIE AU CAP HENLOPEN


Descente de la Delauare. — Mon premier campement. — Le crochet de Bombay. — Le ruisseau Murderkill, — Un orage dans la baie de la Delaware. — Chavirement du canot. — Le petit bois de néfliers. — L’hôtel des Saules. — Les phares des caps May et Henlopen.


Le lundi 9 novembre, jour froid et humide, M. Knight, l’enthousiaste naturaliste de la ville, et M. Krider, m’aidèrent tous les deux à m’embarquer dans mon canot, maintenant ponté, approvisionné et chargé. L’approvisionnement de conserves aurait suffi aisément à ma nourriture pour un mois, et, d’un autre côté, les couvertures et les autres parties de mon équipage pouvaient me durer pendant quatre ou cinq mois. De la jetée, mes amis dirent adieu au canot, qui descendait rapidement la rivière avec un fort courant de jusant, lequel, pendant deux heures, était en sa faveur. Le mouillage des monitors en fer, à l’île League, fut bien vite dépassé, et la grande ville de Philadelphie disparut dans l’atmosphère de sa fumée et dans les nuages de pluie qui l’enveloppaient.

Cette étape fut extrêmement désagréable. Les coups de vent de l’hiver approchaient, et, le long des cours d’eau, entre Philadelphie et Norfolk (Virginie), une glace légère allait bientôt se former sur les eaux peu profondes. Ce n’était pas trop de toute mon énergie pour avancer