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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/146

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chapitre huitième.

n’avons pas ici : des maladies de foie, la consomption, l’aliénation mentale, etc., etc. De plus, vos hivers sont si froids que, chez vous, les agriculteurs doivent rester pendant quatre mois de l’année enfermés dans leurs demeures, tandis que nous autres gens du Sud, nous pouvons circuler presque toujours en plein air. Que le loup me croque si je ne préfère pas vivre ici dans la pauvreté, plutôt que de mourir chez vous en y roulant sur l’or ! Comment se fait-il donc que, malgré nos maladies, nous n’allions pas habiter votre pays ? Pourquoi est-il empoisonné de tant de drogues ? Quand je faisais le cabotage dans le Yankeedom[1] et lorsque j’allais à terre, je voyais partout les rochers bariolés d’affiches de drogues, et toutes les granges des fermiers étaient louées pour des réclames de médecin. »

C’est dans cette partie de l’Amérique que les gens semblent supporter le plus légèrement la nécessité de gagner leur vie ; ils jouissent d’une foule d’agréments à très-peu de frais, mais ils estiment beaucoup moins le tout-puissant dollar que ne font leurs compatriotes des États du Nord. La question « De qui est-il fils ? » commence à vous être adressée à Philadelphie, et elle a d’autant plus d’importance que vous avancez davantage vers le sud. Les anciens souvenirs de famille ont une grande importance dans toutes les classes. Il y a six nulles de l’embouchure du ruisseau Love, par le petit Sound, jusqu’à L’île marécageuse de Burton. La rivière Indienne fournit à sa baie beaucoup d’eaux douces, et

  1. Le pays des Yankees.