Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
EN CANOT DE PAPIER.

la petite passe du même nom est alimentée par les eaux salées de l’Océan. De nombreuses troupes de canards et d’oies sauvages volent sur les eaux tranquilles du Sound. Continuant ma route au sud, je traversai la rivière Indienne et entrai dans un petit ruisseau, à ouverture très-large, qui coule à travers les marais, et est connu sous le nom de ruisseau White. Je le remontai jusqu’au point où il devient si étroit qu’il semble se perdre dans ce lieu sauvage, quand, tout à coup, une clairière dans la forêt me montra de petits bâtiments construits autour d’une ferme. C’était l’habitation d’un méthodiste, M. Siles-Betts. Je lui dis que j’avais l’intention de faire un portage pour me rendre au cours d’eau le plus rapproché de la côte sud d’Assawaman, qui n’était qu’à trois milles par la route. Après avoir examiné mon bateau avec calme, il me dit : « Il est à présent onze heures et demie ; le dîner préparé par ma femme doit être bientôt prêt ; je vais la presser un peu, et tandis qu’elle mettra le couvert, nous nous occuperons de la voiture. » Le chargement ne fut pas long à faire, et après avoir déposé le canot sur un lit de copeaux et l’avoir solidement attaché avec des cordes, nous allâmes dîner.

Peu après, nous roulions sur le terrain plat d’un pays boisé, coupé çà et là par de petites fermes. La baie était peu profonde ; à l’est, séparée de l’Océan par des falaises sablonneuses, et ailleurs bordée par des marais. La voiture nous amena jusqu’au rivage même, et, une fois de plus, la Maria-Theresa se retrouva dans son élément naturel. À l’affectueuse poignée de main que je donnai à cet homme consciencieux