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chapitre neuvième.

le débarcadère Van-Slyck, à Currituck-Narrows. La brise du nord finit cependant par devenir dangereuse pour ma sécurité. La route que je voulais prendre portait d’abord à l’est, jusqu’à ce que j’eusse dépassé l’embouchure Coandjock et la pointe Goose-Castle ; mais le vent souleva une mer si forte que je fus obligé de tourner dans le sud à la baie du Coanjock, de la remonter pendant cinq milles et de chercher par terre, jusqu’au Sound, un point que je trouvai à l’entrée d’un canal sans écluse ; les paquebots le prennent ordinairement pour aller de la rivière Nord-Landing à l’Albemarle-Sound.

J’eus bien vite allumé du feu sur lequel je plaçai des perches longues et menues que j’avais ramassées flottant à la dérive, et les brûlant par morceaux de la longueur voulue (n’ayant pas de hache à ma disposition), je fus en état d’effectuer le portage. Je halai le canot jusqu’à la côte de Currituck-Sound ; ensuite, je transportai à dos tout mon bagage, en déposant chaque objet au point d’embarquement, placé juste à l’intérieur d’une petite crique.

Le passage jusqu’à Currituck-Narrows ne me fut pas difficile, car le vent du nord m’était favorable. Le long de la rive occidentale du Sound, il y avait beaucoup de petites maisons éparses sur les plateaux, et un moulin à vent remplaçait un moteur hydraulique pour moudre le grain. Les améliorations faites par M. Van-Slyck, de New-York, offraient un heureux contraste avec tout ce que j’avais vu depuis Norfolk. Ici, un hôtel confortable reçoit les chasseurs du Nord, et il en est bien peu qui, n’étant pas satisfaits du confort qu’offre cet hôtel, s’en-