Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XIX
introduction.

not de papier, qui ne tirait cependant pas plus de dix-huit pouces et qui, néanmoins, fut si souvent écorché par le fond ou arrêté dans sa route en attendant que le retour du flot vînt lui permettre de reprendre son chemin. Voilà pourquoi nous n’avons employé le mot creek qu’avec la plus grande réserve, et nous l’avons traduit presque toujours par ruisseau, cours d’eau ; toutefois, comme nous n’avions pas la prétention d’inventer une nouvelle nomenclature qui aurait pu à son tour dérouter le lecteur, nous avons conservé sur nos cartes et dans leurs légendes la désignation de creek. On ne pourra pas s’y tromper.

Enfin, nous avons cru devoir aussi conserver un autre mot que l’on retrouvera dans notre texte, dix ou douze fois au plus, mais dont nous ne connaissions pas l’équivalent exact en français et que nous n’aurions pu rendre que par de trop longues périphrases : c’est Narrows (littéralement les étroits). Sur la terre, on dit gorge, défilé, ravin ; mais sur des cours d’eau ? Il y a le mot goulet qui se rapproche assez bien du sens, mais il ne s’applique dans notre langue qu’à un passage resserré qui met eu communication une nappe d’eau de mer intérieure avec le large : le goulet de la rade de Brest, la goulette de Tunis, etc., etc. Nous ne pouvions nous en servir pour des fleuves, et nous avons conservé le narrows des Américains.