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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/241

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chapitre onzième.

aller jusqu’aux montagnes blanches du New-Hampshire. Cette excursion de ma jeunesse dura vingt et un jours, et représentait quelque trois cents milles de bonne marche. La Nouvelle-Angleterre donne des mesures précises sur les poteaux des routes. Le voyageur apprend, par une expérience sérieusement achetée, la longueur de ses milles ; mais, dans les déserts du Sud, il n’y a pas de calcul régulier des cinq mille deux cent quatre-vingts pieds qui composent le statute-mile, et les bateliers de la côte ne se doutent pas que le mille marin, le soixantième d’un degré de latitude (6 080 et quelques pieds), représente le mille géographique et marin du cartographe aussi bien que le nœud du marin.

Au lac de Piraway, il n’y a ni un batelier ni un bûcheron, instruit ou ignorant, qui soit d’accord avec les autres sur la longueur des routes ou des cours d’eau. « Il y a cent soixante-cinq milles, par la rivière, du bac Piraway à Conwayborough », me dit un individu qui avait servi sur la route pendant quelques années. L’estimation la plus basse qui eût jamais été faite était de quatre-vingt-dix milles par la rivière. Aussi le lecteur doit m’excuser d’exagérer les distances lorsque je suis loin des côtes, car mes amis du bureau hydrographique n’ont pas encore pénétré dans les régions de l’intérieur avec leurs niveaux, leurs chaînes, leurs théodolites, etc., etc. Au canotier plus ambitieux de faire un grand nombre de milles plutôt que de produire des renseignements géographiques exacts, ces cours d’eau, si peu connus, fourniront une excellente occasion de satisfaire sa passion.