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Page:Bishop - En canot de papier de Québec au golfe du Mexique, traduction Hephell, Plon, 1879.djvu/269

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chapitre onzième.

L’état-major espérait avoir complété ses travaux jusqu’au port de Charleston, avant la fin de l’année.

Le dimanche passé à bord du Caswell me fit grand bien. Le samedi soir, M. Dennis me traça sur une feuille de papier la route que j’avais à suivre, à travers les eaux intérieures, jusqu’au port de Charleston ; je quittai donc la jolie goélette le lundi matin avec des instructions complètes pour mon voyage. La marée commença à monter à onze heures du matin ; bientôt elle m’apporta assez d’eau pour me permettre de naviguer en suivant la côte détrempée. D’épaisses forêts couvraient les falaises où paraissaient quelques maisons. L’île du Bull, avec ses pins et ses palmiers, était à ma gauche lorsque j’atteignis l’entrée du passage sud de la baie. Là, dans les sinuosités des ruisseaux et dans les chenaux à travers les îles, je m’égarai plusieurs fois ; je n’arrivai que tard dans l’après-midi à la passe Price. J’avais perdu huit milles, sur la distance parcourue à la rame, à monter et à descendre inutilement plusieurs ruisseaux. Après une journée de travail fatigant, je trouvai un abri dans une maison près de la mer, sur les bords de la passe Price. J’y dormis sur le sol, enveloppé dans mes couvertures, en compagnie d’un jeune pêcheur, employé de M. Magwood, de Charleston. Charles Hucks, le pêcheur, me raconta que l’on avait pris trois daims albinos, dont deux avaient été tués par un nègre et le troisième par lui-même. MM. Magwood, Terry et Noland avaient parqué pendant un été un millier de tortues de terre dans un bassin, avec l’espoir de les garder tout l’hiver. Elles absorbaient en une heure