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chapitre quatorzième.

municipales à me rendre à Spencer-House. À mon arrivée à l’hôtel, une surprise m’attendait. Les habitants s’étaient réunis pour fêter le canot de papier, aussi bien que son propriétaire, et lui exprimer les sentiments de sympathie qu’eux, gens du Sud, éprouvaient pour leurs amis du Nord. L’hôtel était décoré de drapeaux et d’emblèmes de verdure, et sous l’un de ceux-là, on lisait ces mots, ingénieusement tracés à l’aide de fleurs : « Cent mille bons souhaits de bienvenue ! »

Le maire et ses amis m’attendaient sous la véranda de l’hôtel. La longue avenue d’arbres resplendissait de brillantes lumières, et la musique retentissait dans l’air de la nuit. C’était une retraite aux flambeaux venant de la rivière, et portant sur un brancard orné de lanternes chinoises et de guirlandes de laurier, le petit canot de papier. Venaient ensuite les membres du Base-ball-club, vêtus de leur riche uniforme, qui portaient la Maria-Theresa, tandis que les mariniers de la flotte des radeaux, avec des drapeaux de plusieurs nationalités, formaient l’arrière-garde.

Quand la procession arriva devant l’hôtel, je fus salué de trois salves de hurrahs, poussés par l’assistance, après quoi le maire lut l’adresse de bienvenue qui m’était présentée au nom de la ville. J’y répondis non-seulement en mon nom, mais aussi au nom de tous ceux de mes compatriotes qui désirent l’établissement d’un gouvernement respectable et honnête dans toutes les parties de notre chère patrie. Le maire, M. Arnow, me remit une copie du discours qu’il venait de prononcer ; il invitait tous les gens industrieux du Nord à fonder des