Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/111

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nous a demandé à genoux de lui accorder un peu de temps. Il est pressé par… auquel il doit de l’argent[1]. Mademoiselle Nilsson est réengagée à cinq mille francs par mois pour nous. Nous allons répéter en mars jusqu’à la fin de mai. Nilsson ira deux mois à Londres et elle rentrera le 15 août dans la Jolie Fille de Perth. Ceci est l’objet d’un nouveau traité avec vingt-deux mille francs de dédit. Il marchera ou nous l’exécuterons. Il est triste d’en arriver là, mais nous sommes bons jusqu’au bout. Cette fois, il exécutera ses engagements ou nous le tuons. Le ministère, tout le monde est pour nous, et cette dernière concession nous attire toutes les sympathies. X. tombera ; Y. tombera ; Z. de… tomberont. Voilà ma vengeance. Laissons faire les usuriers[2], les gens sans cœur et sans talent. L’avenir, notre valeur et notre conscience nous dédommageront. Ingres est parti. Encore un vaillant de moins… Je viens de revoir ma partition. C’est bien ! Si vous venez au mois d’août, vous assisterez à la première représentation qui aura lieu avant la fin du mois. Allons, travaillez, continuez à vous plonger dans Shakespeare. C’est bon. Voilà un philosophe, un moraliste, un poète.

  1. Voir ci-dessus, p. 96, première lettre de décembre 1866, la note 2 et l’introduction, p. 10.
  2. Idem.