Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jusqu’à ce jour.— Le deuxième acte surtout est, je crois, très bien venu ; toute la scène d’Yorick et Claribel avec la vision me paraît être, non relativement, mais absolument une bonne chose. (Avec vous, je me déboutonne.)— Guiraud a réussi aussi cet acte au point de vue musical, mais, à mon sens, c’est trop loin de la couleur. En somme, je suis dans une grande perplexité : Perrin travaillera soigneusement les partitions avec Gevaert[1].— Gevaert est un honnête garçon, et c’est un immense musicien, éclectique, et plus en état que Gounod, Berlioz, de juger de la musique.— Perrin me dit : « Ne vous inquiétez pas du jury ; qu’il soit en jambon de Mayence ou en pâtes d’Italie, j’en ferai ce que je voudrai. »

Ne pas avoir le prix, c’est un chagrin et une mauvaise note pour l’Opéra.

Le laisser enlever par un monsieur qui ferait moins bon que moi serait rasant.

Que faire ?

Voilà pourquoi je n’ai lu ni les livres que

  1. Gevaert était alors directeur de la musique à l’Opéra.