Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/38

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Sur Djamileh, je répéterai ce que j’avais noté en 1877, que « je lui avais souvent entendu exprimer le désir d’écrire un opéra sur la Namouna de Musset » . Le sort de « cette pauvre fille », c’était son expression, éveillait sa compassion.

Je dois reproduire enfin un dernier passage de ma brochure de 1877 :

« Comme pianiste, il (Bizet) possédait un talent de premier ordre, qu’il n’a jamais fait connaître en public. D’après lui, un compositeur devait s’attacher à devenir pianiste, afin de s’habituer par là à donner de la précision à sa forme. Il me citait les noms des grands compositeurs qui avaient été excellents pianistes : Jean-Sébastien Bach, Mozart, Beethoven, Meyerbeer, etc. L’exécution soignée des fugues de Bach lui paraissait à ce titre indispensable pour former un bon musicien. Après avoir entendu M. Delaborde sur le piano à pédalier de la maison Érard, il songea à composer de la musique de piano. Mais il ne donna suite à ce projet qu’après avoir d’abord écrit la symphonie. »