Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’écrire et ne s’occupa guère alors que de musique instrumentale. »

J’indiquais plus loin qu’après son mariage, il avait repris ce travail. Quand il m’en causa, au printemps de 1868, j’avais compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’orchestrer, mais que des morceaux entiers n’étaient pas commencés. Même encore, je crois me rappeler qu’il me parla notamment d’une belle musique symphonique à écrire au début d’un acte, le rideau levé, avec le décor du désert, l’ange debout se détachant en silhouette sur la clarté de l’aube et veillant sur le sommeil de la femme allongée au pied d’un palmier.

Mes études de contre-point et de fugue terminées, il m’avait engagé, comme exercice, à composer le livret du concours de 1868 à l’Opéra, la Coupe du Roi de Thulé. Je n’allai pas plus loin que les deux premiers actes. On verra comment il fut amené, lui aussi, à faire la musique de ces deux actes, ce qui augmente encore l’intérêt des lettres où il analysait pour moi les caractères et les situations de la pièce.