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Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/76

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Je suis, cher ami, accablé de besogne : symphonie, opéra, courses, affaires, ennuis, etc. J’ai terminé ma symphonie. Je commence la Jolie Fille. La pièce sera jolie, je l’espère, mais quels vers ! … c’est toujours comme dans le Val d’Andorre :

Dans cette ferme hospitalière Nous trouverons, j’en suis certain, Peut-être une aimable meunière[1] Mais à coup sûr d’excellent vin.

À propos d’excellent vin, le vôtre fait la joie de tous mes amis, y compris Lécuyer et Guiraud qui vous envoient mille amitiés. Ce vin-là sent le soleil ! C’est fameux ! Je ne vois rien à l’horizon pour G. Hélas ! cher ami, les hommes deviennent de plus en plus égoïstes. Depuis votre départ, cela marche encore mieux ! J’ai des amis très atteints par la crise financière. La hausse de l’Italien a fait perdre beaucoup d’argent ! Il est, paraît-il, fâcheux que l’Italie ne banqueroute pas un brin. Je ne comprends rien à ce système. Du reste, on m’affirme que c’est très clair… On parle d’armistice, de paix.

  1. Il y a fermière dans le texte.