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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/146

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CHÂTIMENTS


c’est moi qui vais la souffrir. — Bourreau, tu es payé d’avance. Gagne ton argent. Fais ton métier. »

Le bourreau et ses valets n’osaient pas toucher au roi.

— « Allons, canaille ! À l’ouvrage ! Si vous tenez à votre peau, frappez fort, et tranchez droit. »

Alors, le bourreau et ses valets lièrent le roi à un arbre, et empoignèrent leurs fouets.

— « Hardi, bourreau ! Un, deux, trois, quatre… »

Le roi comptait les coups. Le bourreau, et ses deux valets, frappaient à grand tour de bras, chaque coup faisait sa plaie. Le sang jaillissait comme une fontaine rouge.

Le dernier coup frappé, le bourreau détacha le roi. Il était en si triste état, que chacun prenait pitié de lui. Pourtant, il ne pleurait pas, parce qu’un homme ne doit pas pleurer, surtout quand il commande, et quand il est devant le monde.

Alors, le peuple cria :

— « Assez ! assez ! Il ne faut pas que le roi meure.

— Taisez-vous. C’est moi qui commande. »

Le roi regardait avec des yeux si courroucés, que chacun se tut et trembla de peur. Alors, il s’agenouilla, et tendit le cou.