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CHÂTIMENTS


moi, ni aucun autre bourreau, nous ne pouvons plus toucher à un homme manqué trois fois.

— C’est bien. Tu n’as plus rien à faire ici. »

Le bourreau partit avec ses valets. Alors, le roi dit au peuple :

— « Gens du pays, écoutez. Le Bon Dieu n’a pas voulu me laisser souffrir toute la peine que ma mère a méritée. Que sa volonté soit faite. Maintenant, rentrez chez vous. »

Chacun s’en revint dans sa maison. Le roi fit comme les autres. Depuis ce jour, il vécut en paix et contentement avec sa femme et ses enfants. Tout le monde l’aimait et le respectait, parce que le Bon Dieu n’avait pas voulu que le fils souffrît toute la peine que sa mère avait méritée[1].

  1. Ce conte m’a été récité par Pauline Lacaze, de Panassac (Gers), et par le vieux Cazaux, de Lectoure. Il est connu dans l’Agenais. Catherine Sustrac, native de Sainte-Eulalie, canton de Larroque-Timbaut (Lot-et-Garonne), le sait exactement, sauf l’épisode où le roi s’inflige le châtiment mérité par sa mère. — On remarquera qu’ici, et par exception, la formulette initiale de tous les contes de la Gascogne : « Je sais un conte », est suivie du titre même du conte.