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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/161

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ET VENGEANCES


Tous deux allèrent s’attabler. Le capitaine était si beau, si beau, qu’aussitôt la vieille reine en tomba sur-le-champ amoureuse à perdre la tête.

— « Mon ami, mange à ta faim. Bois à ta soif. Ne te laisse manquer de rien. »

Le souper fini, la vieille reine renvoya les valets, et sauta au cou du capitaine.

— « Écoute. Tu es beau. Je suis amoureuse de toi. Faisons semblant d’aller nous coucher. Mais, quand les gens du Louvre seront endormis, viens me trouver dans ma chambre. Je te recevrai dans mon lit, et nous ferons l’amour ensemble.

— Reine, vous serez obéie. »

Tous deux firent semblant d’aller se coucher. Mais, quand les gens du Louvre furent endormis, le capitaine alla trouver la vieille reine dans sa chambre. Elle le reçut dans son lit, et ils firent l’amour ensemble.

Tout en faisant l’amour, ils devisaient de bien des choses.

— « Galant, veux-tu être roi ? Je serai ta reine.

— Mie, tu es si belle, si belle, que je mourrais de ne plus te voir. Que faut-il faire pour être roi ?

— Galant, il faut tuer mon mari, qui me fait souffrir mort et passion.

— Mie, dis-moi où est ton mari.