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ET VENGEANCES


— Bonjour, mes amis. Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Roi, votre fils est sorti de prison, plus joueur, plus ivrogne, plus méchant, plus libertin que jamais. Quelque jour, il sera notre maître. Faites-le donc châtier encore, pour qu’il se corrige, et pour que nous ayons un bon roi, quand vous serez mort.

— Merci, mes amis. Je me tiens pour averti. Retournez-vous-en tranquilles. »

Alors, le roi s’informa, et sut que les chefs du pays lui avaient dit la vérité. Aussitôt, il s’enferma dans sa chambre, et il y resta trois jours et trois nuits, sans voir personne, et sans rien faire, que penser, pleurer et prier Dieu. Enfin, il appela un valet.

— « Valet, va dire à ma femme de venir. »

Le valet obéit.

— « Femme, dit le roi, j’ai une grande peine, et je veux te la conter. Notre fils est un mauvais sujet. Rien ne le corrigera. Je ne veux pas qu’il tourmente le peuple, quand je serai mort. Demain matin, fais confesser ce rien qui vaille. Moi, je manderai le bourreau, avec son coutelas bien affilé.

— Roi, vous serez obéi. »

La reine sortit, et s’en alla trouver son fils.

— « Écoute, malheureux. Tu en as tant fait que ton père te renie. Pour toi, il mandera de-