main matin le bourreau, avec son coutelas bien affilé. Sauve ta vie. Tiens. Voici des chemises. Voici mille louis d’or. Prends ton épée, descends à l’écurie. Selle et bride le meilleur cheval, et pars vite, vite, au grand galop. »
Le fils du roi fit comme sa mère avait dit. Quand il fut loin, bien loin, la reine s’en alla trouver le roi.
— « Roi, je vous ai désobéi. J’ai averti notre fils. Maintenant, il est si loin, si loin, que nul ne pourra l’atteindre.
— Femme, je ne t’en veux pas. Le pays est délivré d’un mauvais sujet. Si ce rien qui vaille revient jamais, c’est moi qui me charge de le recommander au bourreau. »
Pendant ce temps-là, le fils du roi fuyait toujours vite, vite, au grand galop de son cheval. Au coucher du soleil, il arriva dans un bois. Là, il mit pied à terre, s’assit au pied d’un arbre, et se mit à songer.
— « Les mauvaises compagnies m’ont perdu. Je suis un mauvais sujet, un rien qui vaille. Mais, par mon âme, j’ai fini de mal faire, et je tâcherai de le prouver. »
À minuit, le fils du roi repartit à travers le bois. Le lendemain, il arriva dans une ville sept fois grande comme Bordeaux. Là, il vendit son cheval, avec la bride et la selle. Il vendit ses beaux