sont partis pour ce voyage, n’en sont jamais revenus. »
Le fils du roi faisait semblant d’écouter par complaisance. Pourtant, il ne perdait pas un mot. L’heure du coucher venue, il s’en alla dans son lit ; mais il pensa toute la nuit à ce qu’avait dit le métayer.
Le lendemain, le fils du roi était debout avant la pointe de l’aube.
— « Adieu, maître. Je pars pour un grand voyage.
— Porcher, voici ce que je te dois. Séparons-nous bons amis. Pars, et que le Bon Dieu te conduise. Si tu veux retourner ici, tu y seras toujours le bien reçu.
— Merci, maître. Garde cet argent. Si je ne reviens pas dans sept mois, compte que je serai mort. Alors, dépense la moitié de mes gages en aumônes, et le reste à me faire dire des messes.
— Porcher, je ferai comme tu as dit.
— Merci, maître. Adieu. »
Sept semaines après, le fils du roi entrait dans l’église, où son épée et son voile noir étaient toujours cachés sous le maître-autel.
— « Bonjour, curé. Rends-moi mon épée et mon voile noir.
— Pauvre, avec plaisir. Tiens, les voici. »
Le fils du roi repartit. Sept semaines après, il