Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
ET VENGEANCES


un cheval, qui faisait marcher le soufflet de forge. Aussitôt, le loup s’élança. Mais le garçon le saisit en l’air par le cou, lui coupa la queue et les quatre pattes sur une enclume, et le brûla vif au feu de la forge.

— «. Garçon, tes épreuves sont finies. Tu es fort, adroit et hardi. Dans trois jours, tu seras à mon service. Je te paierai bien. Mais je n’entends pas que tu demeures, ni que tu manges avec moi.

— Maître, vous serez obéi. »

L’Apprenti salua le Forgeron du Pont-de-Pîle et sortit. Aussitôt dehors, il pensa :

— « Ma mère a raison. Mon maître n’est pas un homme comme les autres. Pendant trois jours et trois nuits, je vais me cacher, et le guetter sans qu’il me voie. Alors, je saurai à qui j’ai affaire. »

Ceci pensé, l’Apprenti s’en alla trouver sa mère.

— « Mère, nous sommes riches. Le Forgeron du Pont-de-Pîle m’a pris en apprentissage. Je commence dans trois jours. Sans vous commander, mère, donnez-moi une besace pleine de pain, et une gourde pleine de vin. J’ai besoin de faire un voyage, et je suis pressé de partir, pour rentrer au temps marqué.

— Tiens, mon ami. Que le Bon Dieu et la sainte Vierge te gardent de tous malheurs. »

L’Apprenti salua sa mère, et fit semblant de