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ET VENGEANCES


je serai là, pour voir si tout va bien, et pour finir force choses que tu ne sauras jamais faire.

— Maître, vous serez obéi. »

Le lendemain matin, l’Apprenti arrivait au château de Lagarde, avec ses outils. Aussitôt après déjeuner, il se mit à l’ouvrage. Ni l’or ni l’argent ne lui manquaient, pas plus que les diamants et les pierres fines.

— « Ah, maître, pensait-il, le temps est proche où vous verrez s’il y a force choses que je ne saurai jamais faire. »

Et l’Apprenti forgeait l’or et l’argent. Il ajustait les diamants et les pierres fines. Jamais on n’avait vu, jamais on ne verra tant et de si belles bagues, de si beaux colliers, de si beaux pendants d’oreilles. Au château de Lagarde, maîtres et valets ne finissaient pas de complimenter l’Apprenti, sauf la fille cadette du marquis de Fimarcon, une petite Demoiselle, belle comme le jour et sage comme une sainte. Pourtant, elle regardait l’Apprenti travailler du matin au soir.

Enfin, un jour qu’ils étaient seuls, la petite Demoiselle parla.

— « Apprenti, bel Apprenti, tu fais de bien belles choses pour ma sœur aînée. Travaillerais-tu mieux encore, si c’était pour une autre fille. Dis-le-moi.

— Oui, petite Demoiselle. Quand j’aurai une