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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/266

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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— Oui, Homme Vert.

— Aigle, je te commande d’y porter ces deux hommes sur-le-champ.

— Homme Vert, tu seras obéi. Mais il ne faut pas que la chair crue me manque en chemin. »

Alors, l’Homme Vert saigna un mouton, et l’écorcha.

— « Aigle, voilà de la viande crue. Pars. »

L’aigle chargea les deux hommes et la viande sur son dos, et partit à toute volée. D’heure en heure, il criait, à rendre sourd :

— « De la viande crue ! De la viande crue ! »

Le mouton finit par y passer jusqu’aux os. Alors, La Fleur et son valet aperçurent la Ville aux sept clochers. Mais l’aigle criait toujours, à rendre sourd :

— « De la viande crue ! De la viande crue ! »

Que fit alors La Fleur ? Il tira son épée, et coupa un morceau de sa cuisse.

— « Tiens, aigle. Voici de la viande crue. »

En cinq minutes, l’aigle les déposait devant la porte de la Ville aux sept clochers.

— « Mes amis, j’ai fait ce que l’Homme Vert m’avait commandé. Adieu.

— Merci, aigle. »

L’aigle partit. Sur la grand’place de la Ville aux sept clochers, La Fleur et son valet trouvèrent la Princesse, avec trois chevaux sellés et bridés.