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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— Princesse, vous serez obéie. »

La Princesse passa un anneau d’or au doigt de La Fleur endormi, lui couvrit le visage avec un mouchoir de soie rouge et un mouchoir de soie blanche, et partit. Au soleil levant, La Fleur se réveilla.

— « Mon capitaine, à minuit juste, la Princesse est venue. Vous dormiez, et elle a dit : « Valet, ton maître m’a désobéi. Mais toi, tu fais ce qu’on te commande. En paiement de tes services, voici un mulet chargé d’or. Quand ton maître se réveillera, dis-lui que je lui donne jusqu’à demain, à midi, pour me trouver au pays où soufflera le Vent d’Autan. » Alors, la princesse vous a passé cet anneau d’or au doigt. Elle vous a couvert le visage avec ce mouchoir de soie rouge et ce mouchoir de soie blanche, et elle est partie.

— Valet, ma faute nous coûtera cher. Selle et bride nos chevaux, et partons pour le pays où le Vent d’Autan soufflera demain.

— Mon capitaine, nos chevaux se sont échappés. Nous n’avons plus que le mulet chargé d’or. »

Tous deux partirent à pied, chassant devant eux le mulet chargé d’or. Deux heures avant le coucher du soleil, ils arrivèrent au bas d’une montagne si raide, si haute, que ni les deux hommes ni leur bête n’y pouvaient monter.