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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/272

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LES BELLES PERSÉCUTÉES


À la pointe de l’aube, le Vent d’Autan se posa sur le toit du plus beau château de la ville de Jérusalem. C’était là que demeurait la Princesse. La Fleur et son valet sortirent chacun de leur botte.

— « Vent d’Autan, encore un service. Arrache un contrevent, et casse une vitre, dans la chambre de la Princesse.

— Mes amis, voilà qui est fait.

— Merci, Vent d’Autan. »

Le Vent d’Autan partit. Alors, La Fleur regarda, par la vitre cassée, dans la chambre de la Princesse. Elle dormait. La Fleur jeta les trois mouchoirs de soie sur son lit.

En se réveillant, la princesse aperçut les trois mouchoirs, et pensa :

— « Bon. La Fleur est ici. Nous avons fini de souffrir. »

Déjà, La Fleur et son valet couraient les rues de Jérusalem. Toutes les cloches étaient en branle. Les rues embaumaient de fleurs et de fenouil. Les maisons étaient tendues de draps de lit blancs, comme pour la procession de la Fête-Dieu.

— « Braves gens, que se passe-t-il donc en votre ville ?

— Étranger, aujourd’hui, l’archevêque de Jérusalem marie le roi d’Angleterre à une Prin-