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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/278

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LES BELLES PERSÉCUTÉES


brave mère qui riront, tout-à-l’heure, quand j’irai les réveiller dans leur lit. »

En ce moment, le Dragon Doré entendit crier d’en-bas :

— « Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! mon Dieu ! »

Assise seulette, au bord du chemin, une Demoiselle, en robe blanche, pleurait toutes les larmes de ses yeux.

— « Demoiselle, que faites-vous ainsi, seulette, assise au bord du chemin, et pourquoi pleurez-vous toutes les larmes de vos yeux ?

— Dragon Doré, j’ai bien raison de pleurer ainsi toutes les larmes de mes yeux. Par force, on m’a fiancée au Maître de la Nuit. Alors, je suis partie du château de mon père. Mais le Maître de la Nuit a grand pouvoir sur terre, entre le coucher et le lever du soleil. Avant la pointe de l’aube, il saura bien me reprendre. »

Le Dragon Doré mit pied à terre.

— « Demoiselle, ne pleurez plus ainsi toutes les larmes de vos yeux. Pendant trois ans, j’ai servi le roi de France à la guerre. Jamais je n’ai rencontré d’homme fort et hardi comme moi. Tout-à-l’heure nous serons au château de mon père, au château de Lamothe-Goas. Là, vous serez bien gardée. Demoiselle, c’est moi qui me charge de faire cracher au Maître de la Nuit votre promesse de mariage. Attendez--