moi là, sans peur ni crainte. Le temps de faire boire mon grand cheval-volant, au ruisseau de Lauze.
— Dragon Doré, tu seras obéi. »
Le Dragon Doré descendit au ruisseau de Lauze, et fit boire son grand cheval-volant. Quand ils remontèrent, la Demoiselle n’était plus là.
— « Mère de Dieu ! Le Maître de la Nuit m’a volé la Demoiselle. Mère de Dieu ! Où sont-ils ? »
Alors, le grand cheval-volant parla :
— « Dragon Doré, m’aimes-tu ?
— Oui, je t’aime, mon grand cheval-volant. Bien souvent, tu m’as fait service, et tiré de peine à la guerre.
— Dragon Doré, si tu m’aimes, couche-toi sous ce chêne, et dors. Moi, je ferai sentinelle. Dors, jusqu’à ce que je t’éveille. Alors, tu auras des nouvelles de la Demoiselle et du Maître de la Nuit. »
Le Dragon Doré se coucha sous le chêne, et dormit. Le grand cheval-volant faisait sentinelle. À la cime du chêne, les hiboux et les effraies menaient leur sabbat, et devisaient.
— « Ouiou ouiou. — Ch ch ch ch. »
Le grand cheval-volant comprenait le langage de ces bêtes, qui savent tout ce qui se passe chaque nuit. Il se coucha, fit semblant de dormir, et dressa l’oreille.