— Non, curé. »
Alors, Peau-d’Âne demeura sur la porte jusqu’à la sortie de la mariée.
— « Madame, lui dit-elle, n’avez-vous pas besoin d’une servante ?
— Oui, Peau-d’Âne, j’ai besoin d’une servante pour garder les dindons. »
Peau-d’Âne suivit le roi et la reine dans leur château. Le soir elle dit à la reine :
— « Madame, laissez-moi coucher avec le roi de France.
— Non, Peau-d’Âne. Je n’y ai pas encore couché moi-même.
— Madame, si vous me laissez coucher avec le roi de France, je vous donne un couvert d’or, avec l’assiette et le gobelet.
— Eh bien, Peau-d’Âne, c’est convenu. »
Peau-d’Âne donna donc à la reine le couvert d’or, avec l’assiette et le gobelet, et alla se coucher à côté du roi de France.
— « Roi de France, lui disait-elle toute la nuit, te souviens-tu du temps où mon père travaillait dans son champ, près d’un noyer, et où tu lui disais : « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange. »
Mais la reine avait donné au roi de France un breuvage pour le faire dormir, et il ne répondit pas à Peau-d’Âne.