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AVENTURES PÉRILLEUSES


finit par la percer de part en part. Alors, il lui arracha les sept langues qu’il mit dans son mouchoir. Puis, il coupa, d’un coup d’épée, les cordes qui liaient la demoiselle, et la ramena en croupe à la ville.

— « Braves gens, j’ai tué la Grand’Bête à sept têtes. Maintenant, il me faut cette demoiselle pour femme.

— Oui, oui, brave jeune homme. Épouse-la. Tu l’as bien gagnée. »

L’aîné des jumeaux mena aussitôt la demoiselle à l’église, et l’épousa. La noce dura jusqu’à minuit. Au premier coup de cloche, tout le monde alla se coucher. Le lendemain, au point du jour, le mari réveilla sa femme.

— « Femme, habille-toi. Allons nous promener dans la campagne. »

La dame s’habilla, et suivit son mari dans la campagne.

— « Femme, quelle est cette maisonnette, là-bas, là-bas ? Je veux l’acheter, pour m’y reposer quand j’irai chasser.

— Gardez-vous-en bien, mon bon ami. C’est une maisonnette mal habitée. Si vous y alliez, il vous arriverait malheur. »

L’aîné des jumeaux ne répondit rien ; mais il ramena sa femme à la ville, et vint seul frapper à la porte de la maisonnette.