Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
AVENTURES PÉRILLEUSES


— « Pan ! pan ! pan !

— Que demandes-tu ?

— Ouvrez, ou j’enfonce la porte.

— La porte est en cœur de chêne et en fer, avec de bonnes serrures et des verrous solides. Tu ne l’enfonceras pas. Si tu veux entrer, arrache un cheveu de ta tête, et fais-nous le passer par la chatière. »

L’aîné des jumeaux arracha un cheveu de sa tête, et le fit passer par la chatière. Aussitôt, la terre l’engloutit.

Pendant que cela se passait, la dame, qui ne savait rien, demandait des nouvelles de son mari.

— « Savez-vous où il est allé ? disait-elle à tout le monde.

— Madame, nous l’avons vu, de loin, entrer dans la maisonnette mal habitée. Mais nous ne l’en avons pas vu sortir.

— Ah ! Mon Dieu ! Il lui sera arrivé malheur. »

Pendant que la dame pleurait ainsi toutes les larmes de ses yeux, et priait Dieu de lui rendre son mari, le cadet des jumeaux avait fini son voyage vers le soleil couchant. Il retournait dans son pays, monté sur son cheval, et suivi de son chien. Arrivé au carrefour où était la croix de pierre, il se souvint de la promesse qu’il avait faite à son frère aîné. Aussitôt, il tira son épée,