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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/64

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L
PRÉFACE


ma tâche de plus nobles contentements. À l’étranger, comme en France, j’ai trouvé toujours, chez mes maîtres, souvent chez mes égaux, des conseillers bienveillants, des critiques loyaux, au besoin des appuis fermes et discrets. À l’âge où l’on ne fait guère d’amitiés nouvelles, il m’a été ainsi donné d’en nouer plus d’une. Parmi le monde pâle des souvenirs, j’ai cheminé plus d’un quart de siècle, hanté par les visions des ancêtres. Bien des fois, les rêves du passé m’ont consolé des tristesses du présent. Aux rares élus, les œuvres personnelles et géniales. Moi, je suis un témoin. J’écoute et je redis les vieilles chansons, les légendes d’autrefois. C’est assez pour dorer ma vie qui décline, pour hausser parfois un pauvre chercheur jusqu’aux joies puissantes et calmes des grands poètes.

— « Et maintenant, va, mon livre. Va sans crainte. Va tout droit. Porte les contes des aïeux à ceux qui sont encore à naître. Laisseras-tu sans honneur le scribe intègre et pieux ? »

Agen, ce 2 novembre 1885, jour de la Fête des Morts.
J.-F. B.