Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
GRÉCO-LATINES


Et, tandis qu’il criait ainsi, des volées de Corbeaux arrivaient des quatre vents du ciel. Aussitôt, ils reprenaient la forme de l’homme. Quand tous furent là, le Roi dit :

— « Braves gens, mes peines et les vôtres sont finies. Regardez là-bas, là-bas. C’est un roi de mes amis qui vient nous chercher, avec sept mille navires. Dans un mois, nous serons tous au pays[1]. »

  1. Raconté par cinq personnes, dont deux actuellement mortes et trois encore vivantes. Les deux premières sont Cazaux, de Lectoure (Gers), mort à plus de quatre-vingts ans, et Bernarde Dubarry, de Bajonnette, canton de Fleurance (Gers), décédée à soixante ans passés. Les trois survivantes sont, un charpentier nommé Briscadieu, natif d’Estang (Gers) ; un jardinier de Lectoure surnommé Petiton, et Pauline Lacaze, de Panassac (Gers). Durant mon enfance, ce conte m’était également récité par ma grand’mère paternelle, Marie de Lacaze, de Sainte-Radegonde (Gers). Mais je n’ai pas usé de mes propres souvenirs, qui pourraient être trop vagues. Cazaux était le seul à signaler l’Homme Vert comme n’ayant qu’un œil au milieu du front. Tous les autres conteurs lui en donnent deux, et s’accordent à les faire crever, puis guérir, par le Roi des Corbeaux. Tous mes conteurs sont illettrés, sauf Briscadieu, qui sait lire ; il a cinquante ans environ. Petiton et Pauline Lacaze approchent de la soixantaine.