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III

le bécut



Il y avait, une fois, une pauvre veuve, qui vivait dans sa maisonnette, avec ses deux enfants, un garçon et une fille. Le garçon marchait sur ses treize ans. Il était déjà fort, hardi, avisé comme pas un. La fille n’avait pas encore dix ans. Elle était jolie comme un cœur, et sage comme une sainte.

Au bout de sept ans passés, le garçon dit à sa mère :

— « Mère, de l’aube à la nuit, moi, vous, ma sœur, nous nous tuons à travailler, pour gagner tout juste de quoi manger du pain. Je veux aller chercher fortune. Mère, je veux aller au pays des Bécuts[1], ramasser des cornes d’or, des cornes de bœufs et de moutons.

  1. En gascon, Bécut signifie « pourvu d’un bec », par extension un ogre.