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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/134

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CONTES MYSTIQUES

meunière soupait avec ses parents. Tout-à-coup un grand bruit se fit entendre sur le toit du moulin. La cheminée fumait, fumait. Par le tuyau, tomba dans la chambre, un homme haut d’une toise, et noir comme l’âtre.

C’était Cagolouidors.

— « Bon appétit, braves gens. Petite meunière, les trois jours sont passés. Si tu devines où sont cachés tes trois cheveux, ton Pou redeviendra, sur-le-champ, un beau garçon, jeune, fort et hardi. Sinon, je te condamne à l’épouser tel qu’il est, tel qu’il restera jusqu’à la mort. »

Tandis que Cagolouidors parlait, le Pou ne perdait pas son temps. Sans être vu, il quittait son poste, grimpait jusque dans l’oreille de la petite meunière, et lui soufflait doucement, bien doucement :

— « Petite meunière, n’aie pas peur. Je sais où sont cachés tes trois cheveux. Adroitement, bien adroitement, prends-moi dans ton oreille, et porte-moi dans ta bouche. Là, c’est moi qui me charge de répondre aux questions de Cagolouidors. »

La petite meunière obéit, et resta la bouche ouverte.

— « Petite meunière, dit Cagolouidors, dis-moi où j’ai caché le premier de tes cheveux.

— Cagolouidors, répondit le Pou, le premier de