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CONTES DIVERS

mes cheveux, tu l’as jeté dans le puits d’un jardin, dans un puits profond et noir, à Auch, au quartier de Saint-Pierre.

— Petite meunière, dis-moi où j’ai caché le second de tes cheveux.

— Cagolouidors, le second de mes cheveux, tu l’as noué autour du battant du grand bourdon de la cathédrale de Sainte-Marie d’Auch.

— Petite meunière, dis-moi où j’ai caché le dernier de tes cheveux.

— Cagolouidors, le dernier de mes cheveux, il est noué autour de ton corps.

— Petite meunière, tu en as menti. Le dernier de tes cheveux, je l’ai laissé dans ma poche.

— Cagolouidors, c’est toi qui en as menti. Regarde. »

Pendant qu’il regardait, Jean du Ramier entra.

— « Petite meunière, dit-il, Cagolouidors a perdu son pouvoir. Crache ton Pou. »

La petite meunière obéit. Aussitôt craché, le Pou redevint un beau garçon, jeune, fort et hardi. Maintenant, le cheveu noué autour du corps de Cagolouidors était long, gros et fort comme un câble. Jean du Ramier attacha solidement son ennemi à un pilier de la chambre.

— « Hardi ! mes amis, cria-t-il. Prenons un bâton chacun, et frappons à grand tour de bras sur l’échine de Cagolouidors. »