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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/139

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CONTES DIVERS

La marquise ne répondit pas.

— « Encore une fois, mère, consentez-vous à notre mariage ?

— Non.

— Eh bien, mère, j’ai l’âge voulu pour me passer de votre consentement. »

Trois jours après, le marquis épousait la Belle Madeleine, et l’emmenait dans son superbe château.

— « Écoute, femme. Ma mère te hait de tout son cœur. Elle a peur de ne plus commander ici. J’entends qu’elle y soit toujours maîtresse. Tu seras sa première servante.

— Marquis, vous serez obéi. »

Ce qui fut dit fut fait. La marquise demeura maîtresse au château, et la Belle Madeleine fut sa première servante. Pourtant, la marquise haïssait sa bru de tout son cœur, et préparait le bon moment pour la brouiller à mort avec son mari.

Un an plus tard, la Belle Madeleine accouchait de deux filles jumelles, jolies, jolies comme des cœurs.

Mais le bonheur ne dure pas.

Un beau matin, le marquis reçut une lettre.

— « Mère, femme, écoutez. Le roi m’appelle à la guerre. Dans une heure, je serai parti. Ne pleurez pas. Vous aurez de mes nouvelles. Soignez mes deux filles. Soignez-les bien. Mère,