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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/145

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CONTES DIVERS

une grande ville. Là, vous louerez une maisonnette, et vous y travaillerez pour gagner votre pauvre vie.

— Bon Dieu, vous serez obéi. »

Le Bon Dieu partit avec saint Jean et saint Pierre.

Le lendemain, au lever du soleil, la Belle Madeleine et ses deux filles arrivaient dans la grande ville. Là, elles louèrent une maisonnette, et y travaillèrent, pour gagner leur pauvre vie. De grand matin, toutes trois prenaient leur quenouille, et filaient ensemble du lin jusqu’à l’heure du coucher.

À ce métier, les deux filles finirent, un soir, par s’écorcher les doigts avec leurs fuseaux.

— « Pauvres enfants, dit la Belle Madeleine, venez que je vous soigne. — Et maintenant, allez dormir. Jusqu’à ce que le Bon Dieu vous guérisse, je filerai le lin nuit et jour, pour gagner notre pauvre vie. »

Les deux filles obéirent, et la Belle Madeleine se remit à filer du lin.

Pendant que tout cela se passait, le marquis courait le monde depuis sept ans, monté sur son grand cheval noir. Partout, il demandait des nouvelles de la Belle Madeleine et de ses deux filles. Mais nul n’était en état de lui répondre.

Un soir, à minuit passé, le pauvre homme