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SUPERSTITIONS

jour tu penses : « Ah ! pourquoi faut-il que je sois si pauvre ? Je gagne tout juste ma vie et celle des miens. Si j’étais riche, bien riche, je ferais bâtir une belle maison, et j’y vivrais heureux, avec ma femme et mes trois enfants. »

— Diable, tu as dit la vérité.

— Homme, écoute. Veux-tu avoir ta belle maison ? Dis seulement : « Diable, je suis à toi, si tu me bâtis ma belle maison, depuis minuit jusqu’au premier chant du coq. »

— Diable, je suis à toi, si tu me bâtis ma belle maison, depuis minuit jusqu’au premier chant du coq. »

Le Diable partit, et l’homme rentra chez lui.

— « Qu’as-tu, mon homme ? lui dit sa femme. Tu es pâle comme un mort.

— Je n’ai rien.

— Tiens, mon homme, avale cette assiette de soupe.

— Je n’ai pas faim.

— Tiens, mon homme, avale au moins ce verre de vin.

— Je n’ai pas soif.

— Mon homme, tu es malade. Mets-toi au lit. Je ne tarderai guère à me coucher près de toi.

— Tu as raison. »

L’homme se mit donc au lit, et sa femme ne tarda guère à se coucher près de lui. Mais la fine