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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/330

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SUPERSTITIONS

— Roi des Hommes cornus, si tu les veux pour rien, gare à toi. Si tu veux les payer chacun cent pistoles, le marché sera bientôt fait.

— Jeune homme, amène ici tes dogues demain, à minuit. Je te compterai ton argent.

— Roi des Hommes cornus, je ne pourrai pas venir ici demain à minuit. Mais j’enverrai mon frère à ma place. »

Le jeune homme siffla ses dogues et partit. Au soleil levant, il frappait à la porte de la maison de son frère.

— « Bonjour, frère. Je viens te demander un grand service.

— Frère, je n’ai rien à te refuser.

— Frère, je suis amoureux de la fille du marquis de l’Isle-Bouzon, que le Roi des Hommes cornus tient enfermée sous terre, dans les rochers du Milord. Si je la délivre, cette demoiselle sera ma femme. Ce soir, tu sauras ce que je veux faire. Maintenant, je veux manger, boire, et puis dormir jusqu’au coucher du soleil. »

Le jeune homme fit comme il avait dit. À l’entrée de la nuit, il se réveilla, appela son frère, et siffla ses dogues.

— « Frère, aide-moi à tuer et à écorcher la plus belle de ces bêtes. »

En un moment le dogue était tué et écorché. Le jeune homme jeta la peau sur ses épaules.