Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
319
Êtres malfaisants

— « Maintenant, frère, il faut partir. »

Sans rien dire, tous deux cheminèrent, avec les deux dogues, jusqu’à onze heures de la nuit. Arrivés dans un petit bois, le jeune homme se mit dans la peau du dogue écorché, et tomba à quatre pattes, tout pareil aux deux autres bêtes.

— « Écoute, frère. Là-haut, nous allons trouver le Roi des Hommes cornus. Tu lui diras : « Voici les trois dogues de mon frère. Où sont les trois cents pistoles ? » L’argent compté, tu reviendras seul dans ta maison. Pour le reste du travail, je n’ai pas besoin de toi.

— Frère, tu seras obéi. »

À minuit juste, ils arrivaient dans les rochers du Milord.

— « Roi des Hommes cornus, voici les trois dogues de mon frère. Où sont les trois cents pistoles ? »

L’argent compté, le frère revint seul dans sa maison. Alors, le Roi des Hommes cornus amena ses trois dogues sous terre, dans la grotte où vivait enfermée la fille du marquis de l’Isle-Bouzon. Sur la table, deux couverts étaient mis, avec du pain blanc comme la neige, du vin vieux, et des viandes de toute espèce.

— « Demoiselle, voici trois dogues, qui me coûtent cher, et qui m’aideront à te garder, jusqu’à ce que tu sois ma femme.